Hospitalisation des enfants en service de Psychiatrie adultes
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L’hospitalisation d’un enfant de 9 ans dans un service adulte de psychiatrie
générale à Marseille a largement provoqué l’indignation relayée par l’ensemble des
média.
Au-delà de l’émotion suscitée à juste titre, ce cas aberrant aura eu le mérite de
faire découvrir au grand public que l’hospitalisation d’adolescents et d’enfants dans
l’ensemble des établissements de psychiatrie adultes, faute de moyens appropriés, est
récurrente.
Ces hospitalisations, en principe à la demande des parents (généralement peu
informés) ou d’un juge, sont toujours dramatiques et se font constamment dans de
mauvaises conditions préjudiciables à des enfants rencontrant déjà de terribles
difficultés..
Le rapport de l’IGAS publié cette semaine en atteste.
Laisser entendre qu’après un passage aux urgences de psychiatrie,
l’hospitalisation dans un service adultes est moins problématique est faux car au-delà de la période de crise aiguë, l’enfant, qui ne pourra pas être en permanence pris en charge par un personnel infirmier rompu à intervenir auprès de cette tranche d’âges, sera isolé pour être protégé.
C’est pour éviter ces hospitalisations d’adolescents et d’enfants en urgence dans les services adultes qu’un établissement du département (CHS Edouard Toulouse) a proposé en 1999 la création d’une mini structure d’hospitalisation pour ces urgences.
L’ARH (ARS aujourd’hui) a refusé ce projet lui préférant la création d’une structure pour adolescents donnée à une clinique psychiatrique lucrative qui n’assure pas ce type de soins dans l’urgence.
S’appuyant sur le très médiatisé Espace Arthur (ouvert en 1999), aux indications très limitées, les pouvoirs publics font fi par ailleurs des besoins criants laissés sans réponse.
Depuis 2003, à l’occasion d’une hospitalisation similaire, déjà d’un enfant de 9 ans à la Timone, saisis par SUD santé-sociaux, malgré une prétendue volonté de recherche de solutions, les pouvoirs publics n’ont pas avancé d’un pouce dans ce dossier.
Ainsi, depuis des années pour le suivi, après une période d’hospitalisation en psychiatrie adultes, ce sont des structures médico-sociales associatives non lucratives qui tentent de prendre le relais.
Les professionnels du secteur social rencontrent les pires difficultés pour trouver des solutions dans les situations de crise.
En 2011 l’ARS botte en touche et se défausse sur l’AP-HM, allant jusqu’à
prétendre que ce n’est pas un manque de moyens !
L’absence totale de réponse aux besoins est en lien direct avec la politique
hospitalière des pouvoirs publics (50 000 lits de psychiatrie supprimés ces dernières
années).
Le projet de loi relatif aux soins en psychiatrie adopté définitivement par le
parlement le 31 mai dernier, projet sécuritaire où le soin est de plus en plus ignoré,
rejeté par l’immense majorité des professionnels, des associations et des syndicats ne
présage rien de bon, ni pour les enfants, ni pour les adultes.
Sud santé-sociaux continuera à dénoncer les carences organisées de ce système
et œuvrera pour s’y opposer dans une démarche citoyenne avec les usagers.
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